CENTRES HOSPITALIERS DE CÔTE D’IVOIRE : DERNIERS ESPOIRS OU MOUROIRS PROGRAMMES POUR LES PATIENTS ?

Bienvenue au CHU de Yopougon, Abidjan

D’après la définition issue de Wikipédia, un hôpital est un établissement de soins où un personnel soignant peut prendre en charge des personnes malades ou victimes de traumatismes trop complexes pour être traités à domicile ou dans le cabinet de médecin. Dans la plupart des pays développés, par rapport au domicile et au cabinet du médecin, le centre hospitalier présente l’avantage d’avoir : une hygiène assurée par un personnel de nettoyage formé; un accueil permanent et une surveillance continue par du personnel hospitalier médical et paramédical (infirmier ou infirmières, aide-soignants ; des équipes de soignants, disposant de compétences particulières (médecins spécialistes) et du matériel (plateau technique) nécessaire à des examens et soins plus poussés qu’au cabinet du médecin (dont en général des blocs opératoires). Nous reviendrons à cette définition plus tard.

C’est article est une histoire qui peut arriver à chacun de nous ou un proche, est vécue par certains d’entre nous et avec des issues diverses, laisse généralement un gout amer envers les personnels de santé, surtout nos hôpitaux publics. Cette histoire est celle que vit un homme à qui nous allons attribuer le nom Emmanuel, grand planteur et la quarantaine environ qui allait dans ses plantations à moto tôt le matin aux environs de 5 heures 30. Il faut dire qu’il vit dans un village de la ville de Toumodi, ville située à environ 200 kilomètres de la capitale économique de la Côte d’Ivoire qu’est Abidjan. Sur son engin à 2 roues, il parcourt la longue distance séparant ses plantations de son logis. Une journée normale s’annonce donc pour lui et sa famille ce matin de mi-octobre jusqu’à ce qu’un habitant du village, qui se rendait lui aussi au champ ne revienne alerter la famille. Que s’est-il passé ? Emmanuel avait eu un accident et était étalé non loin de sa moto à quelques kilomètres du village. Désemparée, sa femme alerta le village. Ses parents s’organisèrent et grâce à l’ambulance de l’hôpital de la bourgade, ont pu aller le chercher. Après les premiers soins et vu la gravité de son état, il est transporté sur Abidjan au centre hospitalier universitaire (CHU) de Yopougon. Notons que le temps mis entre la récupération du blessé et l’arrivée dans cet établissement a fait plus de 10 heures du fait en grande partie aux sentiers non praticables par des automobiles à l’embouteillage à l’entrée de la ville d’Abidjan. Après moult difficultés, l’ambulance arrive au CHU avec ce monsieur toujours en vie mais dans le coma, et qui perd énormément de sang. Il est conduit aux urgences et c’est là que nous allons assister à une scène inimaginable. En effet, il est stabilisé et une ordonnance est remise à ses parents qui l’y ont accompagné. Ceux-ci vont faire force sur eux et s’acquitter tant bien que mal des médicaments prescrits. Ceux-ci sont remis à un infirmier qui faisait partie de l’équipe d’intervention. A leur grande surprise, il est signalé que les médecins attendaient toujours les médicaments prescrits sauf quoi notre patient serait condamné. Une altercation éclata car nous venions d’être victimes de vol, oui vol de médicaments au sein d’un établissement sanitaire et n’eut été le calme de certaines personnes présentes, les infirmiers auraient été tabassés. Les mêmes médicaments sont de nouveaux payés et ses parents vont se fondre en prière pour lui. Le temps passait et après un bon moment, il leur est signalé que l’appareil de réanimation du bloc opératoire était en panne. Un appareil en panne, cela signifie que l’on devait le transférer en clinique sous peine de le perdre. Sur le champ, sous recommandation du médecin traitant, sa famille l’emmena dans une grande clinique de la commune de Yopougon où je vais vous épargner les montants dépensés et qui continuent de pleuvoir.

Heureusement aujourd’hui, il est en vie, stabilisé et doit subir une opération au niveau du cou. Ce récit pour dire que la santé dans notre pays a un coût et force est de le reconnaitre, n’est point accessible pour les populations les plus défavorisées. Imaginez des personnes qui vivent avec moins d’un (1) dollar par jour, soit environ cinq cent francs (500) CFA, devoir trouver des millions afin de maintenir un proche en vie. Cela est impossible, d’où le grand nombre de décès enregistrés au sein de nos hôpitaux.

De plus, les assurances maladies ont des frais exorbitants et leur mode de fonctionnement peuvent parfois relever  d’inéquations proposées aux étudiants de Mathématiques à l’université. Nous espérons que l’État va se pencher sur la question de ses maisons afin d’y mettre un peu d’ordre.

Plusieurs malades soignés à même le sol, image issue de educarriere.ci du 31/10/2014; source: l’Inter

Oui, nous le disons et la majorité de la population pense comme nous, nos centres de santé publique en majorité sont en manque de compétences à tous les niveaux. Citons entre autres manque de lits, brancards, chaises roulantes, salles de soins, mauvais accueil des patients, mauvais traitement et négligence de ceux-ci, mauvaise formation des personnels soignants etc…

En conclusion, nous espérons un changement de mentalités car une vie qui s’éteint est une probable potentialité perdue pour la nation. Que les autorités prennent leurs responsabilités. Qu’elles équipent comme il se doit nos centres de santé publique, particulièrement nos CHU et CHR (Centre Hospitalier Rural) et qu’elles fassent souvent des audits de gestions des équipements et du personnel afin de soulager la population.

 

Joie de Vivre 225

2 commentaires sur “CENTRES HOSPITALIERS DE CÔTE D’IVOIRE : DERNIERS ESPOIRS OU MOUROIRS PROGRAMMES POUR LES PATIENTS ?

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  1. J’avoue que cette situation devient de plus en plus préoccupante.
    Le corps médical semble ne plus avoir de considération pour sauver les vies humaines pourtant ils ont prêté serment de tout mettre en oeuvre pour garantir l’intérêt et la survie des personnes qui souffrent dans la mesure du possible.
    Il faut attirer l’attention de l’Etat sur ce genre d’agissement et sanctionner avec la dernière énergie tous ceux et celles faisant partie du corps médical qui negligeraient leur profession.

    Aimé par 1 personne

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